mercredi 16 janvier 2019

Petit pays, de Gaël Faye

Peu habituée aux livres récompensés lors des divers prix littéraires, je vais tenter aujourd'hui de vous présenter un Prix Goncourt des lycéens qui m'a bien plu et que je vous recommande de lire, si ce n'est déjà fait.

L'auteur

Gaël Faye est né en 1982 au Burundi d'une mère rwandaise et d'un père français.
En 1995, après le déclenchement de la guerre civile et le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, il arrive en France.Il passe son adolescence dans les Yvelines et découvre le rap.

Gaël Faye, au Festival du Bout du Monde, 2013

Gaël Faye étudie dans une école de commerce, obtient un master de finance et travaille à Londres durant deux ans pour un fonds d'investissement. Il quitte la cité de Londres pour se lancer dans l'écriture et la musique.

Franco-rwandais, Gaël Faye est auteur compositeur interprète de rap. Aussi influencé par les littératures créoles que par la culture hip hop, il sort un album en 2010 avec le groupe Milk Coffee & Sugar (révélation Printemps de Bourges). 

En 2013 paraît son premier album solo, "Pili Pili sur un croissant au beurre". Enregistré entre Bujumbura et Paris, il se nourrit d’influences musicales plurielles : du rap teinté de soul et de jazz, du semba, de la rumba congolaise, du sébène… 

En 2016, il sort son premier roman, "Petit pays", qui obtient de nombreux prix, notamment le prix du roman Fnac, le prix Audiolib et le Goncourt des lycéens. 

Le livre

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

Mon avis

J'ai lu il y a déjà quelque temps ce livre, sans pour autant en faire une critique... car, pour ainsi dire, il m'a tellement retournée intérieurement qu'il a fallu que un peu de temps pour le digérer intellectuellement.

Vivre la guerre, le génocide, à travers les yeux d'un gamin qui semble ne rien comprendre à cette situation, c'est tout simplement bouleversant, car nous, lecteurs, on comprend, tacitement on sait tout. C'est un livre pour ne pas oublier, un livre pour faire en sorte que l'Histoire ne se répète pas.
Gaël Faye m'avait déjà touchée avec ses chansons aux textes très poignants, il en fait de même avec ce roman qu'il faut absolument avoir lu.

Pour aller plus loin, je vous propose d'écouter la chanson Petit Pays de Gaël Faye...




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